Où va l'école?
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COLLECTIF CITOYEN DE MIONS
7-9 allée du Château, 69780 MIONS
Affiche


Le 27 Novembre 2013 s’est tenu au centre culturel une conférence-débat intitulée « OU VA L’ECOLE » organisée par le Collectif Citoyen. Nous avons pu bénéficier de trois intervenants:
    *André MOIROUD qui a retracé au nom de Mémoire Miolande la genèse de l’école à MIONS.
   
*Bob DEVILLE a témoigné avec sa fougue et son lyrisme habituels de ce qu’a apporté à la société l’école républicaine laïque, avec les craintes sur ses dérives actuelles et les espoirs liés à sa refondation.
    *Gilbert CLAVEL, enfin, a fait le point en sociologue sur l’évolution de notre école depuis 30 ou 40 ans et la nature du débat concernant ce problème.


Il est à noter que la soirée s’est déroulée sans qu’aucun enseignant actif n’ait cru bon de se déranger.


Le constat est sans appel : NOTRE ECOLE EST MALADE !


Au-delà des questions techniques concernant la pédagogie, le choix des disciplines enseignées, le contenu des programmes, les rythmes scolaires ou les moyens, on ne peut éluder la question fondamentale qui relève d’une vision conceptuelle de l’école et qui implique donc moins les enseignants que les citoyens. Il ne s’agit pas de savoir comment on enseigne, mais quelles connaissances et pour quoi faire. A QUOI DOIT SERVIR L’ECOLE ? POUR QUI EXISTE-T-ELLE ? POUR LES ENFANTS OU POUR LES ENSEIGNANTS ? C’est une question de société.


Au départ l’école était un monde à part, un sanctuaire proposant un programme à visée universaliste, avec des valeurs communes destinées à former des citoyens ayant vocation à vivre ensembles. Depuis les années 1960, elle s’est ouverte sur le monde. Les parents et d’autres acteurs (municipalités, associations…) y sont entrés .Avec la démocratisation de l’enseignement secondaire et l’entrée massive des enfants dans le second cycle, l’école s’est trouvée confrontée à l’irruption du marché et de la concurrence (entre les élèves et les établissements). L’école est devenue un « lieu du monde », avec ses tensions et ses contradictions. Cette massification de la population scolaire a révélé l’hétérogénéité des élèves et doit remettre en cause le Collège Unique censé mener tous les jeunes au Brevet. Faut-il réinventer une orientation en fin de 5° ou de 4° vers une filière professionnelle de qualité ?

L’évolution des sciences, des techniques et des qualifications a été source de la multiplication des filières. De plus l’école n’a plus le monopole de la transmission des savoirs, d’où une perte de prestige. La montée de l’individualisme, la prise de distance entre le projet institutionnel et l’Elève ont miné l’institution et sapé l’aura du Maître (comme du Curé ou du Médecin d’ailleurs) dont la légitimité n’est plus statutaire, mais doit être en permanence prouvée. Cette chute d’un piédestal a été tel que l’annonce de la suppression de l’IUFM est presque passée inaperçue…La pédagogie est une donnée innée, qui donc ne s’apprend pas !
De plus, la tâche des professeurs n’est pas toujours évidente devant une inflation législative et des réformes que chaque ministre s’ingénie à promulguer, chaque réforme modifiant la précédente qui, de ce fait, n’a jamais le temps de devenir efficiente. Cette instabilité n’est probablement pas un facteur de réussite

In fine, chaque année 150.000 adolescents sortent de l’école sans diplôme ni qualification, parfois même en sachant à peine lire et écrire. Cette perte de lisibilité de l’école doit nous interroger : quelle école voulons-nous, et à quoi sert-elle ?
Le débat auquel nous participons est bien un débat de société. Face à des enseignants, parfois critiqués, au prestige détérioré et qui ont à certains moments une tentation de repli corporatiste, il nous faut affirmer que l’Institution n’est pas « que leur chose », mais qu’il s’agit d’une question devant être traitée comme une affaire citoyenne.
Dans cette morosité ambiante, cependant, un facteur positif se dessine avec la réouverture de l’IUFM, source d’espoir dans un recrutement et une formation de Maîtres de qualité.

Et voici QUELQUES NOTES sur L'ECOLE, réflexion de Jean-François Bornard



Annexes:


1/ SUR LE CHEMIN DE L'ECOLE (Médiathèque)


2/ Photos






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