Où va notre système de santé?
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COLLECTIF CITOYEN DE MIONS
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Nous avons , paraît-il,l’un des systèmes de santé les plus performants et les plus égalitaires du monde. Oui mais...Il se fait entendre un certain nombre de couacs.
Nous évoluons manifestement depuis quelques années à un déremboursement progressif mais inexorable de la médecine de ville. A nouveau, après plusieurs vagues successives, nous allons avoir en Avril le déremboursement de 200 médicaments. Il ne s’agit pas, bien sûr de médicaments inefficaces, mais de médicaments utilisables dans ce qu’on appelle le « petit risque » sauf que personne ne définit ce fameux petit risque. Insensiblement et sans le dire on suprime la prise en charge des soins de premier recours.
L’accès aux spécialistes et à l’hôpital se fait de plus en plus sur des critères financiers. Trois organisations de patients et d’usagers (CISS- FNATH- Union Nationale des Familles) partent en guerre contre les dépassements d’honnoraires, pratique de plus en plus courrante et pour des sommes qui ne sont plus du tout négligeables.
On nous dit que l’hospitalisation privée est en difficulté, et pourtant les fonds de pension à la recherche de placements juteux (rentabilité à deux chiffres) se bousculent pour investir dans les cliniques(cf les grandes manoeuvres autour du groupe VITALIA-46 cliniques privées)
L’hôpital public est en crise, et la nouvelle loi sur l’HP, loin d’appaîser les craintes, a fait descendre les Mandarins dans la rue. Urgences saturées, services où l’on refuse de donner des rendez-vous, volonté de vouloir considérer les CHU comme des entreprises ordinaires sans tenir compte de leur missions de formation et de recherche, lits inoccupés faute de personnel.., les motifs d’inquiétude ne manquent pas.
Quant au trou de la SECU, problème récurent depuis 1957, la crise actuelle, avec sa cohorte de chômeurs, ne risque pas de l’améliorer. Il faut ajouter que nos hommes politiques -de tous bords- demandent souvent à cette pauvre SECU de financer des choses qui ne sont pas de son ressort. Ainsi chaque fois qu’une catégorie socio-professionnelle est en difficulté, le remède arrive sous forme d’exonérations de charges et de cotisations sociales. Ainsi la SECU paye-t-elle le fuel des marins pécheurs, la formation des apprentis, les conséquences de la vache folle etc... On ne demande certainement pas à AXA de péréniser des garanties sans cotisations correspondantes.
Cette marchandisation de la santé risque d’aboutir à une Médecine à deux vitesses, la Sécurité Sociale ne jouant plus son rôle initial de cohésion sociale.
Tous ces problèmes méritent que l’on s’y arrête un peu. C’est ce que nous avons proposé de faire à l’occasion d’un café citoyen, toujours à la brasserie de la halle, le vendredi 23 AVRIL 2010.

Nous étions quarante vendredi 23 Avril à la Brasserie de la Halle à Mions, accueillis avec le sourire et la gentillesse des nouveaux propriétaires Mr et Mme PREVEL.

« Où va notre système de santé ? ».


Sujet sensible et parfois d’inquiétude pour chacun d’entre nous!
L’intervenant, le Docteur François DANET, Médecin et Docteur en Sociologie, a tiré de sa pratique hospitalière et de son regard de sociologue une réflexion intéressante sur l’Hôpital et le système de santé. C’est cette analyse et cette vision qu’il nous a livré dans un remarquable exposé clair et documenté.
Dans une première partie il a mis en perspective l’évolution de l’Hôpital depuis la création des Hôtels-Dieu au VIème siècle (l’Hôtel-Dieu de Lyon fût le premier en 549).
A l’origine l’Hôtel-Dieu était voué à l’accueil des « Pécheurs » et répondait à un devoir de charité ; progressivement il s’est ouvert aux errants et aux déshérités. Devenu Hôpital général au XVIIème siècle il conservera sa vocation « compassionnelle » et sociale sans être un lieu de soins.
Ce n’est qu’à la Révolution que la médecine entrera à l’Hôpital qui deviendra le lieu privilégié des soins et connaîtra 2 siècles de progrès dont on mesure les effets sur la santé de la population et l’augmentation extraordinaire de l’espérance de vie.

Dans la seconde partie de son exposé, François DANET, a analysé les évolutions en cours de l’Hôpital public: spécialisation croissante de la Médecine (l’Hôpital est organisé autour de spécialités de plus en plus pointues et techniques), émergence de l’Hôpital entreprise tenu à la rentabilité (classification et codification des pathologies, rémunération à l’acte); et pointé les déviances qui en résultent: l’Hôpital est conduit à accueillir les mono-pathologies aisément classables et rapidement traitables; les autres, les poly-pathologies, les personnes âgées, les cas sociaux sont de fait orientés vers les Services d’Urgence qui sont débordés ce qui réagit sur l’ensemble du système.

Voir l'exposé de monsieur François DANET
Cet exposé à soulevé beaucoup de questions du public sur l’Hôpital mais aussi sur des sujets sensibles comme les dépassements d’honoraires, les déremboursements de médicaments , l’engorgement des urgences, la prise en charge des personnes âgées….

Article du Progrès

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